Tuesday, November 30, 2010

Du poulet au chien pourri

Dimanche on est allés à l'épicerie et on a acheté un beau poulet déjà rôti, un beau poulet qui avait l'allure d'un poulet St-Hubert, orange-rouge doré. Hier soir, je l'ai réchauffé au micro-onde (dégeu, mais on n'a pas de four à l'hôtel) et dans la cuisine a commencé à se dégager comme une odeur de chien mouillé. Bon, on avait un gros poulet à manger et tout le monde avait faim, c'était pas le temps de faire des histoires avec l'odeur. J'avais fait un vrai souper québécois: patates pilées, petits pois, et même, sauce St-Hubert! (j'en ai qq sachets). Audran était pas encore rentré de travailler, alors on a commencé à manger, Claude a mis plein de sauce sur son poulet et elle a mangé voracement toute son assiette (comme vous pouvez l'imaginer!) Moi aussi j'ai camouflé avec la sauce, mais j'avais toujours le souvenir de l'odeur. Lenny lui n'a presque pas mangé. Après avoir fini toute son assiette, Claude relaxait sur sa chaise. Soudainement, elle se tourne vers moi, l'air intrigué: ça sent le chat! (elle avait l'assiette de poulet juste sous le nez). Quand Audran est arrivé du travail, il était tout content: Salut tout le monde, qu'est-ce qu'on mange? Et la question est vite tombée: Qu'est-ce qui pue? -C'est le poulet, mais c'est ça le souper, donc t'as pas trop le choix... Il avait faim donc il a pas trop rouspété et il a commencé à manger, mais au fur et à mesure que la faim diminuait, il commençait à être plus lucide devant notre poulet malodorant. "Ça sent le pourri. J'avais un chien en Afrique qui avait été blessé et la plaie était toute infectée, et ça sentait pareil." Ça y est, on venait tous de manger un poulet gangrèneux. J'en étais toute étourdie.
Toute la soirée, on a eu comme un mal de coeur psychosomatique en se rappelant notre poulet fétide. Dans la soirée quelqu'un est venu livrer une bouteille d'eau à notre chambre et on s'est dit qu'il allait penser qu'on avait un cadavre en phase de décomposition caché dans les armoires de la cuisine. Mais c'était un Chinois alors il devait pas trop se formaliser de l'odeur. Finalement on a dormi toute la nuit et on n'a pas vomi. J'en a conclu que c'était une de ces épices chinoises dont on ne connaîtra jamais la composition (ou la décomposition). Mais nous on l'imagine comme ça: Épice au chien pourri: Tapez un chien avec un clou rouillé (ça c'est l'idée d'Audran). Laissez pourrir le chien, déshydratez-le, mettez-le en poudre et saupoudrez tout ce que vous voulez avec. On pourrait ouvrir un St-Hubert en Chine, maintenant je connais l'épice secrète.

Voilà de quoi avait l'air notre poulet, trompeur, non?