Tuesday, June 21, 2011

Un expérience vraiment intéressante! (part 2)

Un autre plat que j’apprécie beaucoup et tout simplement pour sa saveur et sa texture: le mapo tofu. Il est composé de petits cubes de tofu soyeux dans une sauce  piquante et onctueuse, dans laquelle on met aussi un peu de porc haché pour nuancer la consistance veloutée du tofu seul.  Le mapo tofu peut être extrêmement épicé et ce qu’il y a de surprenant lorsqu’on le mange, c’est qu’à cause du poivre de Szechuan, ce plat nous engourdi la bouche!  C’est un peu comme lorsqu’on se met la langue sur une pile 9 volt, mais la sensation s’étend dans toute la bouche. C’est très inquiétant la première fois!


En Chine on mange aussi beaucoup de nouilles, elles sont accessibles et faciles à aimer.  Moi, celles que j’apprécie particulièrement sont les nouilles "la mian", qui sont agréables au goût (ce sont des nouilles de blé faites à la main donc vraiment fraîches) mais surtout c'est tellement impressionnant d'en regarder la fabrication!  “La mian” veut littéralement dire en chinois “nouilles tirées”. Au resto, on peut souvent observer la personne qui les confectionne, par une fenêtre qui donne sur la cuisine. Je n'ai vu que des hommes travailler cette pâte, avec leurs bras superbement musclés.   Donc le marmiton commence avec une banale boule de pâte ronde, jusqu’ici rien d’étonnant.  Puis il l’étire, et cette pâte devient un vrai élastique, un grand spaghetti tellement long qu’il pourrait s’en faire une corde à sauter.  Trois fois, quatre fois, il la replie toujours sur elle-même et la tire à nouveau en la tapant sur la table, cinq fois, six fois, sept fois, et on a perdu le fil de ces gestes rapides quand on réalise que ce n’est plus un gros spaghetti unique, mais une dizaines de nouilles, puis une vingtaine, puis ça ne fini plus, ça se multiplie à chaque extension de bras, c’est un vrai tour de magie et on a presque envie d’applaudir quand l’assiette arrive à notre table!  Ces nouilles peuvent servir à plusieurs plats, mais moi j’aime surtout les prendre en soupe toute simple, avec un bon bouillon.  D’avoir assisté au spectacle de la confection rend ces nouilles encore plus succulentes et c’est la raison pour laquelle j’aime ce met chinois, qui me donne à chaque fois l’impression de savourer une véritable oeuvre d’art!  Voici un lien avec de superbes photos:
http://twistedsifter.com/2009/09/la-mian-art-of-chinese-noodle-making/
Un grand coup de coeur qu’on a eu ici: les dumpling, ou jiaozi.  Les xiaolongbao dont j’ai parlé précédemment font parti de la famille, mais ils représentent une version plus sophistiquée, cuite à la vapeur en panier de bambou, qu’on ne peut envisager manger chez soi.  Mais ici je parle des dumplings du quotidien, ceux qu’on peut acheter tout chauds dans un stand de rue, qu’on peut fabriquer chez soi, ou qu’on trouve dans le rayon surgelé de toutes les épiceries.  Une Chinoise m’a déjà appris à les fabriquer moi-même et au bout de solides fous-rires et de plusieurs spécimens ratés, souvent déchirés, à l’aspect complètement difforme à force d’être manipulés maladroitement, j’en suis parvenue à réaliser des jiaozi décents, en demi-lune simple.  Je n’ai pas réussi par contre à maîtriser le travail final d’ornement de la pâte, dont seuls les Chinois sont capables, et qui donne au jiaozi l’aspect d’une jolie fleur.   Les ingrédients sont simples, viande hachée, le plus souvent du porc, ou bien des crevettes, légumes au choix, sauce soja, huile de sésame (les combinaisons sont infinies) on enferme des petites boules du mélange dans des pâtes rondes et on fait bouillir (on peut aussi frire ou cuire à la vapeur, mais je préfère bouilli, c'est plus simple).  Quand c'est cuit, on trempe dans une sauce au vinaigre chinois, sauce soya, ail et huile de sésame, c’est exquis. Il m’arrive quand même rarement de les fabriquer moi-même car ce que j’apprécie spécialement des jiaozi, c’est la facilité.  Que fait-on, les dimanches soirs, avec deux enfants affamés et un frigo vide?  On va au dépanneur acheter une barquette de jiaozi, c’est aussi naturel (et bien meilleur!) que d’aller acheter un hot-dog au casse-croûte du coin.


*la photo de ce post a été prise sur internet