Tuesday, May 15, 2012

Dur dur de vivre sans sa maman


(Texte écrit un lundi il y a environ 2 mois): 

Samedi on s’en allait tout bêtement (Moi, Lenny, Claude, et son amie Mélia) faire couper les ongles de Ninja quand, en passant dans la ruelle derrière chez nous, on entend des cris de bébé chat.  Les enfants, alertés, se mettent à regarder partout, et rapidement, on trouve cette petite créature couchée entre un ziploc et un os de poulet, dans l’herbe.  Il est couché en étoile, bébé chat encore paralysé.  Les enfants le prennent, et on voit qu’il a encore le cordon ombilical et les yeux fermés, c’est un petit rouquin.  Déjà, depuis la première fraction de seconde où il a été aperçu par les enfants, il était hors de question de le laisser abandonné à son sort.  Et hop, je me retrouve toute seule avec Lenny et le chien, qui n’est dorénavant qu’un cabot sans importance, à foncer vers l’animalerie (où je devais faire couper les ongles de Ninja, mais au diable, qu’elle marche sur des macaronis longs de 2 pouces.  Non, j’allais maintenant acheter un biberon et du lait pour chaton).   De retour à la maison, la merveilleuse bestiole refuse le biberon et s’époumone à tout va.  Pour le moment, c’est mignon.   Et rapidement, il a un nom, il s’appelle Fanta, et puis “On va le garder hein, il est à nous pour toute la vie hein?”  On se calme!  Je vais voir sur internet pour savoir quoi faire avec cette boule de poil, et je lis: “doit boire aux 2 heures”, “ne fait pas ses besoins seul, on doit le stimuler avec des massages du périnée”, et là je me demande “dans quoi je me suis embarquée!?”.  Alors la première journée, il refuse le mignon petit biberon que j’ai acheté pour lui à 10 piasses, c’est l’alimentation au compte-gouttes, et il se débat comme si on voulait lui couper la tête (en fait, moi je veux bien lui tordre le cou, minimum).  Et la nuit me revient le merveilleux souvenir d’avoir un nouveau-né quand aux 3 heures j’entends "miaou miaou" dans la boîte et je dois aller chauffer du lait.  Par contre pour le massage de l’entre-jambes, on présente les fesses du bébé à Ninja, et elle lui fait sa toilette.


Miam!


D’ailleurs par la suite notre chienne s’investi complètement de l’hygiène et de la sécurité du bébé, elle le lèche toute la journée, il faut l’arrêter quand on voit que le chat dégouline de bave.  Le dimanche le bébé accepte enfin de prendre le biberon et il est tellement mignon!! (attention, ne vous attachez pas, la suite est tragique)


Le dimanche, la scène vous aurait tiré une larme, le chaton qui tète la bouteille, le chien qui s’occupe du chaton, tout roule et on se dit “la nature est bien faite”  Puis le dimanche soir on sort, moi je suis contente de m’aérer parce que mine de rien, c’est du boulot un nouveau-né!   Au retour il miaule dans sa boîte, on lui donne le bib, et c’est le lundi que ça dégénère.  Le matin il semble bien, et rapidement, il ne veut plus téter et alors que la veille il grimpait partout, là il reste couché sur place sans aucun tonus.  Mais tout cela ne l’empêche pas de chialer et Ninja, qui est maintenant sa mère officielle, fait les cent pas dans la maison en pleurant.  Je sors le chaton de la boîte pour le coucher avec Ninja, elle s’en occupe, mais visiblement elle angoisse.  À deux reprises elle sort elle-même le chaton de la boîte, pour me l’amener, alors que je fais la vaisselle, une activité relaxante dans les circonstances.  "Mais qu'est-ce que je peux bien faire pour ton bébé ma pauvre Ninja?!!"  Elle me fait peine à voir, petite maman désemparée.    


Je suis aussi démunie qu’elle, même que je trouve qu’elle s’en sort beaucoup mieux que moi en vrai.  Le chat commence à respirer par la bouche, c’est vraiment pas bon signe ça!   Donc le lundi, ça a été l’angoisse et je me doutais bien qu’il allait pas s’en sortir, il devenait de plus en plus mou.  Notre scène miraculeuse et magique de la veille avait vraiment tourné au cauchemar, un chaton mourant qui miaule et une chienne qui pleure en tournant autour de sa boîte, cette situation m’irritait au plus au point et plusieurs fois dans la journée j’ai souhaité qu’il meure au plus vite pour que cette scène cesse.  Le silence est revenu il y a une heure. Il est 1h30 du matin, je viens de me réveiller, pour voir le minet, Ninja s’est calmée, et dans la couverture, la petite boule est inerte, la bouche ouverte, mais enfin elle a l’air plus paisible.  Demain ça va être l’annonce aux enfants, l’enterrement, le deuil.  Je me dis qu’on aurait peut-être dû le laisser dans le gazon samedi, la conclusion aurait été la même, juste plus vite.  Mais en même temps, je me dis qu’on lui a offert une fin digne et pleine d’amour.  Adieu ptit minou!  


3 comments:

pierrot said...

Wow ! Ca ressemble aux aventures qu'on a ici a la campagne...des poussins qui naissent , qui tombent du haut d'un casier pour finir en minou-déjeuner. Puis des tonnes de minous qui naissent (7 )avant hier, et on est la a se demander ''innocent''??? c'est tu six ou huit tétines qu'elle a minoune.

pierrot said...

En mème temps je suis rassuré; Claude a de l'expérience dans les enterrements ( les lapins ; c'est presque comme les chats)...avec de la peine aussi... malheureusement.

Joëlle said...

Hahaha, 6 ou 8 tétines, j'avoue que pour autant de minous, on se pose la question!! Claude s'est très bien occupée du minou, c'est elle qui avait le plus le tour. Et pour l'enterrement, ça a braillé fort, mais elle lui a fait une cérémonie digne de son amour, avec beaucoup d'émotion, des fleurs pis une tite-couverte :)